mardi 21 février 2017

Buenos Aires, Mar del plata

Après un dernier au revoir aux lions de mer du port de Punta del Este, la météo est enfin propice pour rejoindre Buenos Aires. Une navigation agréable au portant dans les eaux brunâtres du Rio de la Plata nous permet de gagner la capitale argentine en 36 heures. Nous arrivons au milieu de la nuit devant le pont qui permet l'entrée dans la marina, mais celui ci ne s'ouvre pas la nuit, nous mouillons donc dans l'avant port, bien à l'extérieur de la zone d'évitement des cargos, néanmoins nous sommes réveillés à 6h du matin par la Prefectura qui nous demande de lever l'ancre sur le champ... On essaie de parlementer, de savoir si l'on peut s’amarrer quelque part sur un quai, on fait sortir les 2 filles pour les attendrir mais rien à faire. Tous les quais sont zone militaire et interdits, il nous reste comme choix de mouiller en dehors du port (avec 1 mètre de houle...) ou de faire des ronds dans l'eau en attendant que le pont ouvre. L'officier nous précise quand même qu'il est interdit de le faire à la voile... Nous faisons donc des ronds au moteur en attendant la levée du pont à 8h. Heureusement que les militaires dorment la nuit sinon il aurait fallu faire des ronds dans l'eau toute la nuit! Un bon avant-goût de l'administration argentine. On l'aura mérité Buenos Aires!

Couleur brune des eaux du Rio de la Plata
Diane qui a appris à grimper avant de marcher...
Cuisine en mer
8h du matin, entrée à Puerto Madero

Pour ceux qui pensent qu'on s'amuse tous les jours, voici ce qui s'est passé le jeudi. On s’amarre donc le matin à Puerto Madero et c'est le début des formalités. Marche à pied 4 kilomètres jusqu'au bureau de l'immigration avec quelques détours car c'est pas facile à trouver. Tampons sur le passeport puis sur un papier volant certifiant l'entrée en Argentine. Après 6 km pour aller jusqu'à la Prefectura. Arrivés on nous dit que le tampon de l'immigration ne va pas car il est sur la photocopie du document d'entrée et pas sur l'original! Sic. On va donc manger à bord puis rebelote 4 km pour faire tamponner le bon papier. A nouveau la Prefectura où l'équipe a changé et ils en ont rien à faire que le tampon soit sur l'original ou la photocopie. Une heure après avec notre document dûment tamponné on se rend au Douanes. Rebelote 3 km. Après une demie heure de coup de fil, la douanière nous dit qu'il manque un papier qu'aurait dû nous donner la Prefectura. Du coup on repart à la Prefectura. Et là ils ne voient pas du tout de quoi les douanes veulent parler, une demie-heure de coups de fils à droite à gauche et ils nous certifient que tout est là et que de toute façon ce n'est pas nécessaire d'aller voir les douanes (re-sic...). Retour aux douanes en leur expliquant que la Prefectura ne veut pas fournir d'autre document. Une demie-heure de palabres plus tard on sort enfin à 19h avec le certificat d'admission temporaire. Après 6 heures de sommeil en 48h, 21km de marche à pied (confirmée au GPS) et une journée de palabres. Et le plus drôle c'est que lorsque l'on est retourné à la Prefectura pour faire la sortie, ils nous l'ont réclamé le papier des douanes... Heureusement ils ont toujours été très gentils et consciencieux, mais on a l'impression d'être le premier voilier depuis plusieurs années ce qui n'était pas le cas puisque de nombreux voiliers d'autres nationalités étaient présents pour le départ de la "Buenos-Aires to Rio", course à la voile entre les 2 capitales... Après cette journée de formalités, nous profitons enfin de cette jolie ville aux allures européennes et il faut dire que ce n'est pas désagréable de retrouver quelques facilités occidentales. Amarrés en plein centre ville nous sommes entourés à 360 degrés de gratte-ciels, ça change de la foret tropicale! Nous rencontrons "Le Grand Jack en liberté", voilier en acier de 12 mètres et son festif équipage belge en partance pour la Patagonie également et avec qui nous passons quelques soirées barbeuc sur le ponton... Le bœuf argentin est à la hauteur de sa réputation.
Après un bon plein de courses en prévision de nos prochaines semaines en Patagonie et quelques lessives, nous quittons Buenos Aires le 14 février au matin, une navigation a vue avec nos amis belges, très calme voir trop puisque nous sommes forcés de faire 17 heures de moteur pour gagner Mar del Plata 290 milles au Sud.

Catedral Metropolitana, sur la playa de Mayo
Devant la place San Martin
Dans la rua Florida
Devant la Casa Rosa, siège du président
Le puente de la Mujer, quartier de Puerto Madero
Retour de courses
Au café Havana, devant les bateaux

Départ de Buenos Aires
Libertaire vu du Grand Jack en Liberté
Le Grand Jack en Liberté vu de Libertaire

Station balnéaire préférée des Portenos (habitants de Buenos Aires), mais aussi un des plus gros port de pêche du pays, Mar del Plata grouille d'activités en été et les plages sont bondées même si l'eau y est nettement plus fraiche qu'au Brésil. Même s'il fait encore chaud dans la journée, les nuits sont nettement plus froides. Nous sommes amarrés au très dynamique et accueillant Cercle Nautique de Mar del Plata où nous pouvons jouir de toutes les facilités (piscine, tennis, restaurants, aire de jeux, salle de fitness, plage...) sous le soleil de février! Nous profitons de cette escale pour faire les dernières courses avant le départ pour la Patagonie où le ravitaillement sera difficiles d'accès avant d'arriver à Ushuaïa. Nous pensons quitter Mar del Plata en milieu de semaine cap sur Puerto Madryn, accompagnés de Stéphanie, une sympathique équipière belgo-helveto-française rencontrée en Argentine. Ce soir c'était spectacle de cirque pour Nina et Perrine, bonne semaine à tous et bonnes vacances pour certains!

Le pont tournant qui ferme le bassin intérieur de Mar del Plata
Libertaire au bout du ponton
Devant la playa Grande
Ce soir c'est cirque!
La plage du Yacht Club
Stéphanie, nouvelle équipière, l'équipage est conquis!
Cathédrale San Pedro et Santa Cecilia de Mar del Plata

mardi 7 février 2017

Tempête à Punta del Este!

Nous quittons Paraty Mirim le lundi 23 janvier dans l’après-midi pour profiter d'un vent de Nord Est certes très modéré. La configuration de la côte brésilienne à ce niveau avec presque 200 milles orientés  Est-Ouest ne permet pas au vent de NE du versant Ouest de l'anticyclone de Saint Hélène de s'établir aussi régulièrement qu'un peu plus au nord du Brésil. Il ne faut donc pas être difficile sur la fenêtre sous peine de rester encore longtemps ici... Après 3 jours de mer, nous approchons de Florianopolis mais une fin de front froid d'une dépression 200 milles plus Sud nous surprend avec des vents à 45 nœuds pendant une petite demi-heure et surtout une rotation au SW qui nous empêche d'atteindre l'île de Santa Catarina où se trouve Florianopolis et c'est un peu plus au nord à Governador Celso Ramos, paisible village de pêcheurs que nous jetons l'ancre. Après une courte nuit nous nous rendons à Florianopolis  en taxi pour les formalités de sortie du Brésil  et accompagner  les parents de Perrine qui regagnent la France en avion. Les paysages et le climat changent, la végétation est moins "tropicale" et les vaches réapparaissent  dans les près.  La météo  ne nous permet pas de profiter de l'île  de Santa Catarina, le vent soufflant du sud tout le week-end. Nous nous contentons des environs de notre petit port paisible sous la grisaille, il est temps de sortir le cerf-volant! Le lundi une bonne fenêtre météo s'annonce pour filer vers l'Argentine, nous quittons donc le Brésil !  Nous avons vraiment  apprécié  ce pays malgré la chaleur parfois difficile pour nos filles. Les guides touristiques de voyage insistent sur l'insécurité du pays  nous retenons plutôt la générosité des brésiliens : du livre dédicacé à la laverie aux beignets de noix de coco et bananes offerts au mouillage, aux friandises et autres petits cadeaux donnés à Nina et Diane, et aux autres petits services  du quotidien...l'équipage à partout été chaleureusement accueilli.

Diane devant le mouillage de Governador Celso Ramos

Cerf-volant sur la plage de Las Palmas

Gâteau au chocolat, work in progress...

La navigation  vers le sud se fait au portant par 20 noeuds, nous avalons donc rapidement les milles les 3 premiers jours puis le vent faiblit et c'est au moteur que nous franchissons  la frontière Brésil Uruguay. Une dépression était prévue dans le Rio de la Plata  pour le week-end avec des vents d'Ouest à 35 noeuds fichiers et rejoindre Buenos Aires aurait été délicat, surtout que tirer des bords dans le Rio est compliqué car les fonds sont très limites pour Libertaire en dehors des chenaux. Nous décidons de faire escale à Punta del Este  en Uruguay, l'une des villes les plus glamour d'Amérique  du Sud d'après le Lonely Planet. Grands immeubles hôteliers et plages bondées,  ici c'est la côte d'Azur ! La dépression prévue est bien là, le port de Punta Del Este est mal protégé des vents secteurs Nord à Ouest. Pour nous abriter du vent prévu à 35/40 nœuds, nous mouillons à 1 mille du port pour la journée du dimanche à l'est de l'Isla Gorriti, île charmante et déserte. Et oui finis les Alizés, il faut maintenant regarder la météo même au mouillage! Lundi matin, après une nuit blanche (un peu de houle et rafales à 45-50 noeuds...) nous levons l'ancre au moment de la rotation des vents au SSW, le mouillage devenant franchement inconfortable. Nous parcourons 1 petit mille au moteur avec 30 noeuds de vent restant pour mouiller à nouveau devant le port, où nous sommes un peu plus abrité même si la houle rentre franchement... En approchant nous constatons la violence de la dépression avec pas moins de 6 voiliers à la côte. En effet, le vent de NW a soufflé dimanche soir à 122 Km/h au max en rafale selon les autorités locales et rentrait directement dans le port où la houle atteignait 1.5 mètres. Etant protégés par l'île et ses hauts pins nous avons à peine subi la moitié du vent et surtout étions protégés de la houle. Voir le lien du journal local avec des photos impressionnantes.

http://www.elobservador.com.uy/puerto-punta-del-este-permanece-cerrado-luego-del-temporal-n1028213

Arrivée à Punta del Este, biberon du soir

Toutes voiles dehors vers le couchant


Libertaire au mouillage, au bout de la rue...

Côte d'Azur?
La Mano, fameuse sculpture du Chilien Mario Irarrázabal
Sur le ponton de l'île Gorriti
Punta del Este en arrière plan
Sur la côte Ouest de Gorriti, le vent s'est levé
Île de Gorriti

Stratégie de mouillage pendant la dépression, être protégé par Gorriti pendant les 120 km/d d'WNW

Photo du journal El Observador dans le port de Punta del Este, nuit de Dimanche à Lundi, rafales à 66 nœuds

Photo du journal El Observador, Lundi matin, Libertaire de retour au port pour le vent de SW...


Nous devrions pouvoir partir demain pour Buenos Aires à 180 milles à l'ouest sur la rive opposée du Rio de la Plat, la météo étant devenue plus clémente.