Après un peu plus de 10 jours d'une navigation efficace au portant, nous atteignons l'Archipel des Gambier en Polynésie Francaise! le 14 mai au petit matin nous entrons dans le lagon par la passe Sud Est pour rejoindre le petit village de Rikitea sur l'île Mangareva. Finis les mouillages où nous étions seuls au monde, nous sommes ici entourés d'une quinzaine d'autres voiliers venant majoritairement de Panama, les coques plastiques et les catamarans sont plus nombreux mais aussi les voiliers familiaux. Nina et Diane sont ravies de rencontrer des enfants de leur âge. Ce petit archipel isolé et peu touristique compte environ 1500 habitants qui vivent essentiellement de la perliculture, très lucrative. Les plus belles perles de Polynésie y sont récoltées mais entièrement dirigées vers le marché chinois... D'importants vestiges religieux dont l'impressionnante cathédrale Saint Michel, temoignent de la théocratie catholique qui régnait au 19eme siècle et à laquelle succéda la période des essais nucléaires avec l’installation du CEP ( centre d’expérimentation du pacifique) dans les Tuamotu voisines pendant les années 1960. Nous profitons des sympathiques randonnées de l'île principale pendant quelques jours, il faut se lever à l'aube pour éviter la chaleur bien que la majorité des sentiers soient ombragés. Mais les Mangaréviens se lèvent tôt avec le chant des coqs, impossible d'acheter une baguette de pain après 6 heures du matin, tout étant déjà vendu! Nous visitons ensuite l'île de Taravai sur laquelle vivent 5 personnes dont Hervé et Valérie qui organisent régulièrement des grands barbecues avec les voiliers tour-du-mondistes qui font escale. Les hommes partent donc à la chasse sous marine le matin tandis que les femmes préparent le reste du repas et que les enfants profitent de la baignade. Damien revient avec deux beaux poissons perroquets, attention aux requins pointes noires attirés par le sang frais. Il est ici important de pêcher avec l'avis des locaux qui connaissent bien les récifs coralliens et nous informent sur le présence ou non de Ciguatera (intoxication alimentaire consécutive à la consommation de poissons contaminés par une microalgue poussant sur les coraux morts). C'est aussi l'occasion de gouter aux spécialités locales comme l'Ipo, sorte de pain sucré au lait de coco.
Après plusieurs jours de temps idyllique, la météo se gatte et nous revenons mouiller devant Rikitea, le temps de laisser passer la dépression. Perrine et les filles sont rentrées en France en avion avant de retrouver Libertaire et son capitaine à Papeete dans3 semaines.