lundi 7 octobre 2019

Fidji

Bien occupés depuis notre arrivée à Nouméa où nous nous installons pour un an, voici avec un peu de retard quelques lignes sur notre navigation de 3 semaines dans les îles Lau à l'Est des Fidji.
Après une semaine à Savu Savu, port d'entrée de l'île Nord de Viti Levu, la fenêtre météo est favorable pour gagner l'île de Vanua Balavu, 80 milles à l'Est au sein de l'archipel des îles Lau, très peu touristiques  (ouvertes aux plaisanciers depuis 2012) ; contrairement à l'Ouest des Fidji.
Nous mouillons à Mbavatu avec Pierre, Lili et Lucas, les copains du voilier Vanille rencontrés en Polynésie. Mouillage grandiose avec falaises abruptes et végétation dense que l'on peut admirer après une sympathique ballade sur les hauteurs au sein d'une propriété où chevaux, vaches et cochons paissent à l'ombre des cocotiers. 2 jours plus tard nous gagnons le petit village de Susui quelques milles au sud est où nous sommes chaleureusement acceuillis par les enfants du village apres avoir "fait la coutume ou sevu sevu en fidjien" avec le chef. La coutume consiste à se presenter au chef du village avec comme présent des racines de Kava sechées (plantes euphorisantes tres consommées ici), en échange il nous souhaite la bienvenue et nous autorise à nous ballader sur l'île, pêcher, se baigner... Nous sommes invités par l'institutrice du village à venir partager le repas de la fête des pères le lendemain midi, à l'occasion duquel nous nous regalons après un peu de snorkeling dans le beau "lagon caché" voisin.
C'est donc l'estomac bien rempli que nous levons l'ancre pour une navigation de nuit direction Fulaga, notre coup de coeur des Fidji. Lagon bien abrité à l'eau critalline parsemé de minuscules îlots rocheux semblables à des petits champignons avec des belles plages de sables fins. De nombreuses pierres ponces échouées sur les plages témoignent de l'activité volcanique de la zone. Nous atteignons le village après 20 minutes de marche et sommes dirigés vers la case du chef pour la coutume et l'attribution de notre famille d'accueil chargée de repondre à nos besoins éventuels pendant notre sejour! Nous faisons connaissance avec la famille de Zuka qui nous offre le thé de bienvenu, de beaux objets sculptés en bois pour les filles et nous invite à partager le repas familial du dimanche midi qui suit la messe. Damien propose à l'un des hommes de la famille une partie de chasse sous marine, celui ci est ravi, l'essence pour les hors-bords étant précieux dans ces îles reculées. La passe de l'atoll nous reserve de magnifiques snorkeling avec une diversité de poissons et coraux impressionnantes. Diane et Nina sont ravies de voir leurs premiers requins pointes blanches à travers leur masque de plongée! D'après nos copains de Vanille qui connaissent bien les plongées du Pacifique, c'est l'un des snorkeling les plus beaux!
Une semaine à Fulaga, le temps passe vite dans ce charmant atoll mais nous devons avancer, la sortie de l'eau de Libertaire étant prevue debut Octobre à Nouméa. Nous gagnons donc l'île de Totoya après une nuit de navigation au portant.  Le temps d'une petite balade et nous repartons le lendemain pour l'ile de Matuku devant le petit village de Lomati. Encore un accueil des plus chaleureux avec notre "famille d'accueil" et l'ensemble des villageois, de sympathiques ballades jusqu'à la petite école de l'île et l' un des sommets des "4 fingers" de l'île. 3 jours plus tard nous repartons pour Suva, la capitale des Fidji, passage obligé pour les formalités de sortie du pays. Le 25 septembre nous quittons les Fidji cap sur la Nouvelle Caledonie à 800 miles et arrivons à Nouméa le 30 septembre après une navigation tranquille au portant.
Libertaire est a sec depuis quelques jours, les filles inscrites à l'école, Damien au travail à l'hopital et Perrine au repos pour la fin de la grossesse. Nous redevenons terriens pour une année et avons deja hâte de repartir ... à 5!

jeudi 29 août 2019

Wallis

Notre 3ème et dernière soirée sur la petite île de Suwarrow se passe autour d'un sympathique barbecue avec les autres voiliers du mouillage. La pêche est interdite pour les plaisanciers dans cette réserve naturelle mais les deux rangers de l'île ont le droit d'aller pêcher à la traîne dans la passe de l'atoll et de partager leurs prises en nous jouant de la guitare. Nous levons l'ancre le lendemain midi cap sur Wallis! Libertaire avale les 800 milles en 5 jours grâce à du vent portant constant de 20-25 nœuds, encore une bonne moyenne sous les alizés!
Nous franchissons la passe Sud de Honikulu le 13 aout et mouillons devant le petit motu Fungalei qui offre de beaux snorkeling et une belle plage à marée basse. Après un peu de repos, nous avons la chance d'assister à la cérémonie du 15 Août qui commence par une messe très colorée en présence du roi d'Uvea, chef de la hiérarchie coutumière, dans l'imposante cathédrale Notre Dame de l'Assomption, qui jouxte le palais royal. A la sortie nous découvrons avec étonnement les nombreux cochons grillés présentés comme offrande lors de la cérémonie du Kava qui suit. Le repas préparé par les différentes familles de l'île est partagé avec toute la population et nous y sommes donc conviés avant d'assister aux représentations de chants et danses qui clôturent la journée.
Le pont de l'Assomption est aussi l'occasion du tournoi du rugby des moins de 17 ans qui réunit à Wallis les équipes des îles Fidji, Tonga, Samoa et de Nouvelle Calédonie ; on sent bien l'importance de ce sport dans cette région du Pacifique Sud d'autant que la coupe du monde c'est pour bientôt!!
L'absence de ciguatera dans le lagon motive Damien pour chasser avec les copains des bateaux Vanille, Mektoub et Ambrym, qui nous rejoignent progressivement et donnent lieu à des bonnes grillades sur les petits motus alentours.
Nina profite également des 15 jours de vacances scolaires à Wallis pour participer au stage de l'école de voile du village, dommage pour Diane qui n'a pas encore 4 ans mais finalement pas mécontente d'avoir ses parents pour elle seule!
La location d'une petite voiture à la journée nous permet de découvrir le reste de l'île avec de beaux points de vue et notamment le lac LaloLalo, lac de cratère témoignant de l'ancienne activité volcanique de l'île.
Presque deux semaines à Wallis avant que la fenêtre météo ne soit favorable pour gagner les îles Fidji 350 miles au Sud Ouest. Nous sommes arrives hier à Savusavu un des 4 ports d'entrée du pays après une navigation un peu agitée dans 25-30 nœuds au travers et pendant laquelle Perrine a pu confirmer que la grossesse amplifie le mal de mer! Nouveau pays, nouvelle culture mais toujours des gens souriants et accueillants ; l'influence asiatique et indienne se fait sentir, les odeurs de curry et de massala envahissent les marchés. Nous comptons passer un petit mois aux Fidji notamment dans les îles Lau à l'est avant de gagner la capitale Suva et faire notre sortie pour Nouméa en Nouvelle Calédonie que nous devons rejoindre pour début Octobre.
Comme d'habitude les photos sur notre page FB!

mardi 6 août 2019

Départ de la Polynésie

Nous passons le week-end du 14 juillet à Tahaa, petite île au nord de Raiatea, une nuit devant le Motu Tau Tau pour profiter du snorkeling dans le beau jardin de corail
puis une nuit dans la baie d'Hurepiti moins frequentée. Nous assistons à la messe dominicale très colorée avec chants polynésiens et sourires de bienvenue. Nous rentrons
le dimanche soir sur Raiatea en espérant voir le feu d'artifice qui n'a en fait pas lieu cette année. Perrine a également un rendez vous médical pour le suivi de la
nouvelle grossesse, nous attendons un 3 ème mousse pour le mois de de janvier! Départ le lundi soir pour Maupiti, 50 milles au portant de nuit avec la pleine lune pour
nous éclairer. Au bout d'une heure, nous décidons de tangonner mais la ferrure du tangon fixée sur le rail du mat se casse et c'est Damien qui récupère le tangon sur le
nez et en fait les frais avec un point de suture sur la tempe... Le reste de la navigation est agréable et nous sommes même obligés de sous toiler pour ne pas arriver
avant l'aube devant la passe de Maupiti réputée difficile. Nous jetons l'ancre pour le petit déjeuner devant le paisible village de Vaiea dans le magnifique lagon de
l'ile. Randonnées, ballades en vélo, footing, snorkeling avec les raies manta, soirées de Heiva, initiation au kite surf pour Nina et Diane et une belles troupes
d'enfants pour jouer avec les copains des voiliers Vanille, Ambrym, et Mektoub tous en route pour Nouméa! Un coup de cœur pour Maupiti où nous restons presque une
semaine. Après avoir informé la marie de notre départ pour Mopelia, petit atoll 100 miles à l'Ouest très mal desservi, nous embarquons Rio qui rentre pour la culture du
coprah avec également plein de provisions pour la vingtaine d'habitants de la petite ile. Un service pour lequel nous sommes très largement remerciés a notre arrivée,
quel accueil chaleureux! Nous sommes invités à partager le repas des différentes familles de l'île quasiment tous les jours et repartons toujours les mains pleines de la
pêche du jour (rougets, carangues, langoustes, crabes de cocotiers...) Nous sommes même conviés au picnic sur le motu Tavae où nichent de nombreux cavecas, pailles en
queue et carinas. Les hommes partent taquiner le poisson pendant que femmes et enfants ramassent les œufs, préparent le feu et apprennent à tresser les assiettes avec les
feuilles de cocotier pour le déjeuner!
Plus d'une semaine dans ce petit coin de paradis avant de continuer à l'Ouest, cap sur Suwarrow, parc national appartenant aux îles Cook à 560 miles. Nous y arrivons
dimanche 4 aout en fin d'après-midi après une navigation tranquille au portant! Le seul petit Motu où il est autorisé de débarquer est habité 6 mois par an par 2 rangers,
seuls habitants par ailleurs. L'interdiction de la pêche rend le snorkeling bien plus intéressant avec des poissons beaucoup plus gros et moins farouches. 2 journées et
nuits paisibles avant de continuer sur Wallis et Futuna! Nous pensons partir demain avec toujours des alizés bien réguliers pour couvrir les 700 miles au programme.
Nous espérons pouvoir trouver une connexion suffisante à l'arrivée pour poster quelques photos!

jeudi 11 juillet 2019

Moorea - Huahine - Raiatea

Damien, accompagné d'Andrew, bateau stoppeur irlandais rencontré aux Gambier, effectue la navigation jusqu’à Tahiti pendant le bref séjour des filles en France. Il leur faut 9 jours (dont plus de 24h de pétole) pour rallier l'archipel des îles de la société avec une météo un peu capricieuse mais plus de chance du coté de la pêche!
Libertaire jette l'ancre le 9 juin devant le village de Vaiare à Moorea pour une dizaine de jours. Le beau temps permet de belles ballades entre deux couches de peinture  avant les retrouvailles à l’aéroport de Papeete où nous ne resterons que 2 nuits devant la marina Taina.
Nous mouillons pour quelques jours à l’entrée de la baie de Cook à Moorea, bien protégé du fort coup de Sud Est annoncé, le fameu "maramu". Nous en profitons pour visiter la distillerie et usine de jus de fruits locaux avec dégustation puis partons pour la belle baie voisine d'Opunohu dominée par le mont Rotui et passons quelques jours devant le petit village de Papetoai. Les requins pointes noires et raies pastenagues habitués aux touristes un peu trop nombreux ici se laissent facilement approcher, de quoi casser le mythe du grand méchant requin pour les filles! Nous retrouvons nos amis du voilier Elora rencontrés à La Graciosa aux Canaries au début de notre voyage il y a presque 3 ans!
Le vendredi 28 juin, le vent portant nous permet une navigation efficace de nuit jusqu'à l'île de Huahine, 80 miles à l'Ouest. Nous passons une semaine dans la baie d'Avea avec un temps nuageux, venteux et pluvieux et faisons la sympathique rencontre de l'équipage familial du voilier Tao en provenance de Noumea, notre destination pour début octobre. On échange plein d'informations pendant que les enfants jouent ensemble. Le beau temps revient enfin et nous passons une nuit à Fare, la ville principale de l'île, où nous assistons au beau spectacle de chant et de danse polynésienne du Heiva. Le Heiva, célébration de la culture Maohi, a lieu chaque année en juillet sur l'ensemble des archipels polynésiens avec de nombreuses festivités au programme. Le déhanchement des danseuses, la musculature des danseurs et les costumes tressés en végétaux sont impressionnants.
Nous partons le ledemain pour Uturoa sur l'île de Raiatea, 20 miles à l'Est où sont arrivés nos amis du voilier Mektoub avec leurs enfants du même age que les notres. La balade jusqu'au mont Tapoai offre une belle vue sur cette petite municipalité agréable qui permet également de faire un bon approvisionnement pour la poursuite de notre Transpacifique. Les festivités du Heiva offrent ici aussi un beau programme de danse.
Nous pensons profiter du beau temps pour aller visiter Tahaa, l'île vanille avant de continuer sur Bora puis Maupiti dès que la météo nous le permet.

samedi 1 juin 2019

Les Gambiers

Après un peu plus de 10 jours d'une navigation efficace au portant, nous atteignons l'Archipel des Gambier en Polynésie Francaise! le 14 mai au petit matin nous entrons dans le lagon par la passe Sud Est pour rejoindre le petit village de Rikitea sur l'île Mangareva. Finis les mouillages où nous étions seuls au monde, nous sommes ici entourés d'une quinzaine d'autres voiliers venant majoritairement de Panama, les coques plastiques et les catamarans sont plus nombreux mais aussi les voiliers familiaux. Nina et Diane sont ravies de rencontrer des enfants de leur âge. Ce petit archipel isolé et peu touristique compte environ 1500 habitants qui vivent essentiellement de la perliculture, très lucrative. Les plus belles perles de Polynésie y sont récoltées mais entièrement dirigées vers le marché chinois... D'importants vestiges religieux dont l'impressionnante cathédrale Saint Michel, temoignent de la théocratie catholique qui régnait au 19eme siècle  et à laquelle succéda la période des essais nucléaires avec l’installation du CEP ( centre d’expérimentation du pacifique) dans les Tuamotu voisines pendant les  années 1960. Nous profitons des sympathiques randonnées de l'île principale pendant quelques jours, il faut se lever à l'aube pour éviter la chaleur bien que la majorité des sentiers soient ombragés. Mais les Mangaréviens se lèvent tôt avec le chant des coqs, impossible d'acheter une baguette de pain après 6 heures du matin, tout étant déjà vendu! Nous visitons ensuite l'île de Taravai sur laquelle vivent 5 personnes dont Hervé et Valérie qui organisent régulièrement des grands barbecues avec les voiliers tour-du-mondistes qui font escale. Les hommes partent donc à la chasse sous marine le matin tandis que les femmes préparent le reste du repas et que les enfants profitent de la baignade. Damien revient avec deux beaux poissons perroquets, attention aux requins pointes noires attirés par le sang frais. Il est ici important de pêcher avec l'avis des locaux qui connaissent bien les récifs coralliens et nous informent sur le présence ou non de Ciguatera (intoxication alimentaire consécutive à la consommation  de poissons contaminés par une microalgue poussant sur les coraux morts). C'est aussi l'occasion de gouter aux spécialités locales comme l'Ipo, sorte de pain sucré au lait de coco.
Après plusieurs jours de temps idyllique, la météo se gatte et nous revenons mouiller devant Rikitea, le temps de laisser passer la dépression. Perrine et les filles sont rentrées en France en avion avant de retrouver Libertaire et son capitaine à Papeete dans3 semaines.

vendredi 3 mai 2019

Ile de Pâques!

Nous naviguons pendant 14 jours avant d'atteindre l'ile de Pâques, c'est notre plus longue mais aussi plus lente traversée (5.3kts de moyenne sur les 1880 milles parcourus) depuis notre départ de France il y a 2 ans et demi. Hormis quelques oiseaux pélagiques nous ne croisons absolument personne, l’océan Pacifique porte bien son nom et c'est donc tranquillement que Libertaire avance sur l'ample houle tandis que chacun s'occupe à bord. Le temps ne semble pas trop long pour Nina et Diane et nous sommes étonnés qu'elles n'aient jamais demandé quand nous allions arriver. Le mardi 23 avril, la Terre est en vue alors que nous sommes encore à plus de 40 miles de la seule ville de l'ile, Hanga Roa que nous atteignons dans la nuit. L'ile de Pâques, est  une des iles les plus isolée du monde, petit confetti de terre volcanique perdu au milieu du Pacifique et dont l'histoire a fasciné et intrigué des générations d'explorateurs. Les "moais", ces fameux colosses de pierres érigés par les habitants de l'ile, les Rapa Nui, ont contribué à rendre le lieu mythique et ont suscité beaucoup de questions et de controverses sur la civilisation d'origine polynésienne qui s'est développée sur ce territoire de 25 km de long à partir du IV ème siècle. Après 2 semaines en mer, nous sommes frappés par l'odeur de la terre et la chaleur humide en parcourant la petite ville de 7000 habitants à l'ambiance très détendue entre les surfers leur planche sous le bras et les femmes coiffées de couronnes de fleurs. Le mouillage rouleur ne nous empêche pas de récupérer des nuits de quarts et c'est bien reposés que nous partons à la découverte de l'ile avec notre petite voiture de location. Samedi 27 avril, le vent tourne Nord et  nous contournons l'ile par l'Ouest pour gagner le mouillage d'Hanga Hotuiti  devant le monumental Ahu Tongariki et ses 15 imposantes statues. Nous y restons 4 nuits avant de rejoindre la côte Nord et la plage paradisiaque d'Anakena. Nous sommes depuis ce matin de retour devant la ville d'Hanga Roa et nous attendons que la houle faiblisse afin de pouvoir débarquer pour effectuer les formalités de sortie du Chili. Demain cap sur l'archipel des Gambiers, première escale polynésienne, à 1400 miles à l'Ouest !
Les photos sur notre page Facebook dès que la bande passante le permet!

jeudi 11 avril 2019

Ile Robinson Crusoé

Après presque un mois amarrés à l'agréable marina Estancilla près de la dynamique ville de Valdivia, nous sommes prêts pour appareiller pour la traversée du Pacifique!
480 milles nous séparent de notre première escale, l'île Robinson Crusoé dans l'archipel Juan Fernandez. Le vent portant variable de 15 à 35 nœuds pendant nos 3 jours de
navigation nous permet de tenir une bonne vitesse moyenne malgré la houle croisée assez inconfortable. Libertaire enregistre 186 milles en 24h le deuxième jour, plutôt
pas mal pour un voilier de 1975!
L'archipel Juan Fernandez regroupe 3 petites îles volcaniques découvertes au 16ème siècle par les espagnols. L'ile Robinson Crusoé en est la principale, c'est sur celle
ci que le naufragé Alexander Selkirk vécu pendant plus de 4 ans (1704-1709) et a inspiré Daniel Defoé pour son célèbre roman d'aventure.
La quasi totalité de l'île est classée parc national avec un écosystème unique de par sa variété de plantes endémiques.
Le 5 avril nous jetons l'ancre sous un beau ciel bleu pour le déjeuner devant le paisible village de San Juan Batista, seule localité de l'ile. Après les formalités
administratives d'usage , Nina et Diane sont ravies de se dégourdir les jambes au jardin d'enfant tout neuf! Une bonne partie du village a été détruite par le tsumani de
2010 et beaucoup d'infrastructures ont été récemment reconstruites tout en bois donnant un certain charme aux ruelles luxuriantes de ce petit village blotti au pied de
montagnes abruptes. Le point culminant de cette petite île volcanique, le Serro el Yunque culmine à 915 mètres! Nous sommes rejoins dans la nuit par nos amis des voiliers
Galadriel et Heart and Soul. Après une bonne nuit de sommeil malgré le mouillage un peu rouleur, nous randonnons jusqu'au mirador de Selkirk ; c'est de ce poste
d'observation que le naufragé guettait les bateaux à l'horizon. Après 2 heures de marche les filles ont la chance d'y découvrir un trésor rempli de pièces en chocolat ;-)
Le lendemain nous grimpons jusqu'à la crête de Salsipuedes avec une belle vue sur l'océan Pacifique et le Nord-Est de l'ile. Nous profitons encore 2 jours de cette belle
escale avec baignades dans une eau parfaitement claire et poissoneuse. Mardi 8 avril nous levons l'ancre et filons au Nord-Ouest pour aller chercher les Alizés et gagner
la mystérieuse île de Pâques... pour Pâques peut-être! 1800 miles nous attendent, à suivre!

mercredi 6 mars 2019

Ile de Chiloé

Nous passons quelques jours entre les petits ports de pêche de Puerto Aguirre et de Melinka à profiter du beau temps qui nous a manqué pendant notre remontée de la Patagonie Chilienne. La pêche est ici tournée vers la collecte de coquillages et surtout l’élevage de saumons à grande échelle. Les fermes de poissons sont partout et rendent certains mouillages inutilisables. Le Chili se place en effet au deuxième rang des producteurs mondiaux de saumon d’élevage, avec des conséquences environnementales notables comme l’utilisation massive d’antibiotiques. L’autre point qui nous frappe en retrouvant la civilisation est la présence de déchets plastiques et de cannettes de bière et soda sur tout le littoral... Le mercredi 12 février,nous quittons Melinka en fin de journée pour une traversée de nuit du golfe de Corcovado avec un beau coucher de soleil qui rosit le sommet de l’imposant volcan éponyme. Nous gagnons ainsi la grande île de Chiloé et mouillons dans le petit fjord champêtre de Pailad. Nous faisons rapidement connaissance avec une chaleureuse famille chilienne qui profite de sa résidence secondaire estivale avec leurs enfants et petits enfants. Nous avons la chance d’être conviés au "curanto" après le baptême d’un des enfants. Le curanto est une spécialité culinaire de Chiloé préparée dans un four creusé dans le sol dans lequel on fait cuir des crustacés, du poulet, de la viande de porc, des fruits et des légumes recouverts de feuilles de Nalca (sorte de rhubarbe) et de pangue (plante endémique)... copieux mais délicieux! Nous restons presque une semaine dans ce mouillage agréable entre promenade et baignade d’autant que nous sommes rejoints par le voilier français Tonga qui arrive du Pacifique avec deux copines à bord pour Nina et Diane. Nous poursuivons notre découverte de l’île en passant une nuit au port de pêche actif de Queilen puis mouillons pour deux nuits dans l’estero Ichuac de l’île Lemuy. Après une petite visite de la charmante église, nous partons à la cueillette des mûres et en revenons avec plus de 2 kg, c’est l’heure de faire des confitures! Chiloé abrite une soixantaine d'église en bois dont 16 sont classées au patrimoine mondial de l'Unesco, dont l'église San Francisco de Castro. Nous arrivons à Castro le 21 février, la capitale de l’île, bruyante, animée mais un peu trop touristique. La ville est bordée des typiques palafitos, maisons en bois construites sur pilotis dont beaucoup ont été rénovés en hôtels. Toujours sous le soleil nous arrivons ensuite à la petite île de Quehuy puis l’île Mechuque avec ses agréables sentiers où nous retrouvons les amis du Tonga le temps d’une soirée. Notre remontée vers le Nord se poursuit par le paisible mouillage de Linao afin d'attendre le courant favorable pour rejoindre la ville d’Ancud via le canal Chacao. Le 3 mars nous levons l’ancre pour rejoindre Valdivia où nous sommes actuellement pour un petit mois le temps de préparer la traversée du pacifique en attendant la visite des grands-parents !



dimanche 3 février 2019

Golfo de Penas

Le 20 janvier, nous quittons la caleta Moonligth Shadow à la tombée de la nuit et naviguons jusqu'au lendemain midi dans le canal Sarmiento et Pitt pour
relâcher à la Caleta Colibri avant que le vent de Nord ne se renforce. Les possibilités de débarquement étant très limitées à cause de la végétation très
dense nous n'y restons qu'une journée et préférons les caletas Refugio puis Lucrecia respectivement dans les canaux Wide puis Grapper, bien plus propices
aux ballades surtout quand le soleil parvient à briller toute une journée!
Nous arrivons au petit village de Puerto Eden le 26 janvier, cela fait un mois et demi que nous sommes coupés de la civilisation. Cependant, le retour est
très progressif puisque cette petite localité un peu triste au premier abord compte à peine une centaine d'habitants dont une grande partie sont des
pêcheurs et leurs familles. Puerto Eden détient le record mondial de précipitations annuelles... Ça vous donne une idée des conditions météo ici! Nous
repassons sous la barre des 50°Sud, Libertaire n'était pas remonté aussi Nord depuis presque deux ans! Nous repartons deux jours plus tard vers la caleta
Sabauda dans la canal Messier où nous restons une nuit avant de gagner la caleta Lamento del indio après 70 milles de navigation de nuit dans la pétole. La
fenêtre météo annoncée pour la traversée du Golfo de Penas est très favorable pour ce WE et même si nous sommes passés plus vite dans cette dernière partie
des canaux, on commence à avoir notre dose de pluie et la végétation tellement luxuriante rend les ballades moins sympathiques pour Nina et Diane. Nous
aurons ainsi plus de temps pour profiter de la grande et singulière île de Chiloe plus au Nord. Nous sommes actuellement en mer au large de la Péninsule de
Taito avec en arrière plan les sommets enneigés de la Cordillère des Andes. Un vent portant de 15 nœuds nous pousse tranquillement sur la houle ample du
Pacifique, le ciel bleu sans un nuage est prévu pour plusieurs jours suite à la position très Sud de l'anticyclone du Pacifique sud. Nous devrions arriver
dans la nuit.

samedi 19 janvier 2019

Canal Sarmiento

Le 7 janvier, les vents de Nord Ouest dominants faiblissent et nous permettent d'emprunter le célèbre canal de Magellan. Ce passage qui relie l'océan
Atlantique au Pacifique fut découvert en 1520 par le navigateur portugais Fernand de Magallan soutenu par roi d'Espagne Charles . Nous franchissons le
passage Tortuoso avec ses courants forts accompagnés par de nombreuses baleines, et nous profitons de la pétole pour naviguer de nuit et atteindre la caleta
Teotika dans le canal Smyth le lendemain midi. Pour une fois depuis presque un mois, il ne pleut pas de la journée et le soleil chauffe le pont de
Libertaire! Nina et Diane ont rebaptisé la Patagonie chilienne en "Pays de la pluie"!
Nous restons 1 semaine dans cette caleta très protégée et au cadre bucolique. Les vents de N ou NO forts nous empêchent de poursuivre ; la grisaille et la
pluie sont de retour. Seules les belles fleurs de Coicopihue nous rappellent que nous sommes en plein été ici et donnent un peu de couleur au décor. Les
filles semblent s'accommoder très bien de ce rythme plus lent de navigation, les balades quotidiennes dans ces paysages déserts mais avec une végétation
souvent dense deviennent familières. Mardi 15 janvier, le vent de Sud Ouest tant attendu, nous permet d'avancer de 80 miles vers le Nord avec un petit stop
pour la nuit à la caleta Columbine. Nous quittons ainsi les copains du Petrouchka avec qui nous avons navigué pendant près d'un mois et qui rejoignent
Puerto Natales. Nous sommes actuellement ancrés à la caleta Moonlight Shadow sur la côte Ouest du Canal Sarmiento. Nous espérons rejoindre le petit village
de Puerto Eden à 150 miles au Nord d'ici la fin du mois.

samedi 5 janvier 2019

2019 à Brecknock

Mardi 18 décembre, nous sommes prêts à appareiller pour commencer notre remontée des canaux chiliens qui devrait s'achever mi mars à Valdivia sur la côte
ouest du Chili. Nous avons donc un peu de temps devant nous pour profiter des ces magnifiques paysages entre mer et montagne... et très souvent sous la
pluie. La région est en effet réputée pour ses records pluviométriques et ses vents catabatiques. Dans un premier temps, nous faisons cap à l'Ouest
empruntant le bras nord du canal du Beagle pour la 3 ème fois depuis 2017. Nous mouillons à la caleta Olla puis devant l'ile Pirincho dans le fjord
Garibaldi devant un des glaciers de la Cordillère de Darwin, nous rejoignons ensuite nos amis français du voilier Petrouchka pour Noël sur l'ile Chair où
nous restons 3 jours. Nous profitons d'une petite accalmie pour gagner la caleta Emilita sur l'ile O'Brien puis gagnons le mouillage de Puerto Atracadero et
relâchons dans le spectaculaire mouillage de la caleta Brecknock pour fêter la nouvelle année avec deux autres voiliers. La petite baie est toute entourée
de montagnes de granit avec de nombreuses cascades et lacs. Les randonnées sont grandioses mais très humides et ventées et nous devons profiter des quelques
journées d'accalmie pour naviguer. La navigation dans les canaux est confortable puisque sans houle et la plupart du temps mi voile mi moteur, mais il faut
rester vigilant car la cartographie est souvent fausse et certains rochers manquent... Nos remontons maintenant progressivement vers le Nord sans sentir
pour le moment une augmentation des températures, la neige est toujours présente sur les sommets et la mer ne dépasse pas les 8 degrés. Par ailleurs nos
parties de pêches restent pour le moment infructueuses mais il nous reste heureusement du bon mouton des Malouines. Nina et Diane sont par ailleurs ravies
de pouvoir patauger à leur guise dans leur combinaison imperméable, de grimper aux rochers et aux arbres et de faire naviguer leur petits jouets dans les
ruisseaux! Nous pensons embouquer le canal de Magellan dans les jours qui viennent pour rejoindre le canal Smith et continuer notre route vers le Nord.
Bonne année 2019!