jeudi 30 mars 2017

Ushuaïa!

Après  une nuit au mouillage à l'entrée de Puerto Hoppner sur l'île des États, nous franchissons à marée haute l'étroite passe qui permet de mouiller au fond du magnifique fjord. Nous faisons connaissance de l'équipage du voilier franco-suisse Wallis qui revient des Malouines et sommes vite rejoins par nos amis belges du Grand Jack en Liberté qui revient également de l'archipel les soutes pleines d'agneau fraîchement égorgé... C'est donc un barbecue francophone du bout du monde qui s'improvise! Il faut arriver dans ces latitudes pour se retrouver à 3 voiliers au mouillage! Nous passons 3 journées dans cette belle île sauvage, les seuls habitants étant 4 militaires, habitant un fjord à l'Est, Puerto Parry. Le paysage a changé, les plaines vallonnées et arides de la Patagonie côtière font place à des paysages montagneux avec une végétation dense et parfois un peu de neige au sommet. Une atmosphère intense se dégage de ce décor un peu surréaliste et c'est l'occasion de prendre un peu d'altitude pendant nos randonnées. Les fonds marins sont quant à eux généreux en centollas (gros crabe rouge de patagonie) et on est bien content d'avoir un casier à bord! Le samedi 24 mars en fin d'après midi, la météo et la marée sont favorables pour franchir le détroit de Le Maire qui nous sépare des canaux de Patagonie. Nous alternons entre moteur et grand voile/trinquette le vent étant très irrégulier dans le canal de Beagle à cause des reliefs : soit pétole soit 25 nœuds au près serré. Nous arrivons le dimanche midi à Cambaceres après avoir croisé de nombreuses baleines . Le paysage est plus champêtre et nos petites ballades à terre nous donnent l'occasion de voir des chevaux, renards et multitude d'oiseaux marins (albatros, cormorans, sternes...). Le lundi nous mouillons parmi les otaries  quelques milles plus loin devant l'estancia Harberton que nous visitons ainsi que son  petit musée sur la faune marine locale. Ce fut la première estancia (ferme tournée vers l'élevage de moutons) en Terre de Feu fondée en 1886 par le missionnaire anglais Thomas Bridges et sa famille. Le lendemain matin nous passons dire bonjour à la colonie de manchots papou et magellan de l'île Martillo avant de gagner la Caleta Martinez Pena,  dernier mouillage avant Ushuaïa à 30 milles. Si la navigation se fait souvent au moteur dans les canaux, le temps est anticyclonique depuis une semaine (assez exceptionnel pour la saison) et nous permet d'apprécier sous le soleil la beauté du paysage qui nous entoure et nous sommes déjà charmés par ces latitudes...On a hâte d'en découvrir d'avantage!
Nous sommes arrivés à Ushuaïa ce midi, amarrés à couple du voilier français La Cardinale. Après une courte balade en ville, on à l'impression d'être à la montagne sauf que l'altitude est celle du niveau de la mer. La température à bien baissé, d'après les locaux il ne va pas tarder à neiger, tout l'équipage attend avec impatience les premiers flocons. On va rester amarré au ponton AFaSyN quelques jours pour escale technique avec lessives, courses et entretien du bateau avant de passer au Chili. Pour le moment la connexion wifi ne permet pas l'envoi de photos on s'y attelle dès que possible!


Les moussaillonnes devant les pingouins de l'île Martillo
Caleta Martinez Pena
Les filles et les chevaux
Sur la route, un terrain plat pour marcher ça change et ça rend heureuse!

On the road...
Renard à Cambaceres
Devant l'entrée du Beagle
Différentes façons de prendre le quart...
Libertaire au centre équestre de Cambaceres
Puerto Harberton
Cambaceres interior

Bahia Cambaceres


Mouillage de Martinez Pena, devant les oiseaux
Musée de l'estancia Harberton
Dans le jardin de Tommy, Harberton

Visite de l'usine de tonte des moutons
Manchots Papous
Manchots magellans


Arrivée à Ushuaia



mardi 21 mars 2017

Isla de Los Estados

Nous passons finalement 4 jours dans le beau mouillage de Caleta Horno avec de belles balades au programme. Nina commence à marcher de plus en plus longtemps pendant nos petites randonnées, ce qui soulage bien notre dos. Pour Diane le terrain escarpé est parfois difficile mais les guanacos, moutons, nandous (sorte d'autruche ) et maras ( gros lièvre ) l'occupent largement bien installée à l'arrière dans le porte-bébé. Les deux derniers jours sont marqués par l'arrivée au mouillage du voilier français Acquadoria, un allure 44 qui remonte vers l'Uruguay après avoir passé deux étés australs en Patagonie. C'est le premier voilier français que nous rencontrons depuis le Cap Vert et c'est avec plaisir que Robert le capitaine et son équipage breton nous font part de leur expérience dans les canaux et de leurs coups de coeurs.
Lundi 13 mars, nous levons l'ancre pour gagner Bahia Oso Marino 170 milles au sud. Après quelques heures au près avec une mer agitée, le vent devient portant mais la houle résiduelle rend la navigation inconfortable. Dans la nuit le vent moins fort que prévu nous oblige à faire quelques heures de moteur d'autant qu'un coup de vent de Sud Ouest est prévu pour le lendemain soir et que nous préférerions arriver au mouillage avant. Cependant le mardi 14, après avoir traversé le golfe San Jorge, un fort courant contraire lié aux marées coefficient 98 et une mer hachée nous empêchent de gagner le mouillage prévu et nous préférons nous mettre en fuite puis à la cape face au vent de Sud Ouest de 35 noeuds arrivé 10 heures avant les prévisions du matin même. Nous passons ainsi 24h à la cape, protégés par la côte Sud du golfe de San Jorge, avant de réussir à gagner le mouillage de Bahia Sanguineto où l'on peut souffler un peu. Ces deux jours ont été un
peu
fatiguant pour l'équipage mais notre poêle à bord a pu ronronner non stop en navigation (même à la cape!) ce qui améliore grandement la vie à bord, tout comme les conserves de petits plats maisons préalablement préparés à notre départ, en France. Le jeudi 16 mars en fin d'après midi, le vent et le courant sont favorables pour gagner enfin Bahia Oso Marino, dernier abri possible sur la côte Argentine, où nous arrivons dans la nuit. La belle plage de sable fin et le soleil qui brille compensent le roulis du mouillage. Nous ne resterons qu'une nuit, une fenêtre météo correcte se présentant pour le samedi. 420 milles nous séparent de l'île des États, extension naturelle de la Grande île de la Terre de Feu dont elle est séparée par le détroit de Le Maire. La navigation commence par 12 heures de moteur sur une mer plate et ensoleillée et on a presque trop chaud dans le cockpit bien abrité par la capote, sommes nous vraiment à l'approche des 50 èmes?
....
Puis le vent de Nord Est se lève dans la nuit atteignant les 30 noeuds dans la journée du dimanche. Nous franchissons la ligne des 50 èmes hurlants dans la matinée et sommes de nouveau bien gâtés par les petits cadeaux des amis dans notre troisième boîte surprise ouverte à l'occasion. Les filles sont ravies de leurs nouveaux livres, gommettes, chocolat, bonbons... Encore merci aux intéressés pour ces petites attentions qui nous vont droit au coeur. Dans la soirée le baromètre commence à descendre, les grains se succèdent pendant la nuit, et au petit matin nous sommes dans l'axe du taleveg d'une dépression passant au sud du cap Horn, nous empannons sous deux ris trinquette. Dans la journée du 20 mars, le vent de Nord faiblit et nous réveillons notre moteur pour quelques heures dans la soirée. Nous arrivons finalement à l'île des États ce matin du mardi 21 mars, fin de l'été austral... Il ne fait pas chaud. Nous mouillons avec 3 bouts en étoile à l'en
trée
de Puerto Hoppner, le vrai mouillage se trouvant au fond du fjord mais il faut y arriver à marée haute....Ce sera donc pour demain!
Nous resterons quelques jours dans cette réserve naturelle avant de faire cap sur Ushuaia à une centaine de milles, où on l'espère nous pourrons poster quelques photos!

vendredi 10 mars 2017

Caleta Horno!

Après ces deux jours fériés pour carnaval (assez peu actif à Puerto Madryn), nous décidons le mercredi 1 mars , d'une visite à l'Ecocentro, petit musée dédié à l'écosystème marin de la région. Même si nous sommes un peu déçus par l'exposition simpliste, néanmoins adaptée pour nos filles , nous profitons d'une belle vue sur le Golfo Nuevo par cette journée ensoleillée. Le lendemain matin nous quittons la ville en compagnie de Mathilde pour un beau mouillage plus sauvage à l'entrée de la baie, à Bahia Cracker où nous restons deux nuits. Belles balades sur la longue plage aux falaises sablonneuses, pêche et bain de mer malgré la température de l'eau qui diminue... Comme en témoigne la végétation assez aride, il ne pleut pas beaucoup ici, le soleil brille et nous réchauffe la journée. Le soir le poêle commence à être le bienvenu et l'on allume à nouveau le four pour les gâteaux et le pain maison que nous avions arrêté de faire sous
les
tropiques.
Samedi 4 mars, nous levons l'ancre dans la matinée pour 24h de navigation cap sur Puerto Santa Elena 120 milles au sud. Le courant favorable nous permet de sortir facilement du golfe puis le vent portant du NE 20 noeuds nous fait gagner en vitesse. Cependant nous sommes secoués par une houle de Sud Est bien raide par faute du courant de marée d'1,5 noeuds, qui rend Nina malade toute le reste de la traversée tandis que Diane comme à son habitude ne semble absolument pas perturbée par les mouvements de Libertaire. On est bien content d'avoir une équipière supplémentaire dans ces cas là! Nous arrivons pour le petit déjeuner dans ce magnifique mouillage, accueillis par de nombreux petits dauphins de commerson, typiques de la Patagonie.
Après la sieste, belle balade à terre sur cette côte rocheuse et désertique hormis quelques moutons patagons. Le coup de vent de Sud Ouest annoncé nous contraint à rester une nuit de plus dans cette belle petite baie et nous offre une nuit un peu agitée avec des rafales à 40-45 noeuds à l'anémo. Nous levons l'ancre dans la nuit suivante pour gagner le petit port de Camarones 25 milles au Sud, avec le courant de marée favorable.
C'est dans ce petit village paisible que nous déposons Mathilde qui poursuit son périple sud américain en sac à dos. L'amarrage au dock des pêcheurs est délicat mais le port est bien abrité, nous y restons une nuit et profitons d'une douche chaude au camping municipal, notre douche solaire étant de moins en moins efficace... Mercredi 8 mars, nous dînons d'un savoureux risotto aux champignons avec un bon Malbec argentin, mouillés dans une des plus belles (si ce n'est la plus belle) caleta de la Patagonie argentine, la Caleta Horno, petit port naturel hyper protégée de la houle. Le très faible rayon d'évitage et le coup de vent prévu (encore!) nous oblige à nous amarrer en étoile, en tendant 4 bouts sur les rochers depuis le bateau. C'est un bon entrainement pour les futurs mouillages des canaux de patagonie. Damien avait pour cela installé un système de stockage de nos 4x110 mètres de polypropylène de 20 mm avec des enrouleurs en tube inox, fait mais
on, au
dessus du puit de quille. Ce système se révèle efficace et la rapidité de déployment des amarres facilite grandement l'amarrage. Nos balades dans ce magnifique decor nous permettent d'apercevoir des guanacos, sorte de lama, un peu farouches. En fonction de la météo nous comptons poursuivre notre descente vers le sud jusqu'à l'île des États avant de gagner Ushuaia.
Les connections internet étant très limitées ou très lentes sur la côte, il faudra attendre un peu pour les photos !

mercredi 1 mars 2017

Puerto Madryn



Nous quittons Mar del Plata le mercredi 22 février, le plein de gazole fait en prévision de la baisse des températures pour nos prochaines  semaines en Patagonie et du poêle qui va bientôt ronronner... La navigation vers Puerto Madryn, en compagnie de notre nouvelle équipière Stéphanie est plutôt tranquille, au portant par 20 nœuds deux jours puis du  près toujours par 20 noeuds pour un peu moins de 24 heures et pour finir une dizaine d'heure au moteur dans le Golfo Nuevo. Nous voici maintenant  dans les 40èmes rugissants, entrée marquée par la compagnie de nos premiers albatros et l'ouverture de notre deuxième boîte surprise, merci les Copains! Ça nous fait toujours autant plaisir et on a hâte d'arriver dans les 50èmes pour ouvrir la prochaine. Arrivés à l'entrée du Golfo Nuevo dans la nuit de samedi à dimanche, nous profitons du courant de marée à 3 nœuds dans l'embouchure pour gagner Puerto Madryn. Nous mouillons dimanche matin escortés par les dauphins sous les éclairs devant le Centro Nautico Atlantico Sud. Porte d'entrée de la Péninsule de Valdes, la ville est essentiellement  réputée pour l'abondance de la faune avoisinante. Les baleines franches australes y occupent le devant de la scène de juin à décembre... Pas vraiment la bonne période pour nous puisque ces mammifères sont actuellement  en Antarctique, nous les verrons donc l'année prochaine!  Stéphanie nous quitte à cette escale et c'est Mathilde, une amie rennaise qui nous rejoint pour quelques jours.
Les températures  sont exceptionnellement douces pour cette fin d'été et nous profitons de la plage comme beaucoup d'Argentins puisque c'est férié  pour carnaval pour deux jours.
Nous rencontrons Fernando et Nelsis qui nous invitent pour un copieux goûter dans leur agréable maison. Contactés grâce à une amie bretonne en commun, leur accueil fut très  chaleureux! Fernando, géographe, a effectué une partie de ses études à Brest et parle très bien francais. Ce fut très intéressant de pouvoir discuter de la Patagonie et de l'Argentine avec des locaux bien informés. De plus, les filles étaient ravies de jouer dans le jardin et surtout de déguster les délicieux gâteaux préparés par Nelsis. La météo commence à être un peu plus compliquée avec un passage de front avec du SW fort tous les 4-5 jours et il va falloir trouver le bon timing pour descendre. Il y a peut-être une fenêtre vendredi pour faire du Sud, on va suivre ça de près ! 


Sur le pont dans le Golfo Nuevo

Reflet, Stéphanie et Nina

Cuisine en mer en famille

Mar del Plata, la veille du départ

Jeux
Promenade du bord de mer, Puerto Madryn
Devant le mouillage de Puerto Madryn
Équipage au restaurant!
Puerto Madryn
En l'hommage des combattants de 1982

Balançoires
Dans le jardin de Fernando et Nelsis

Nelsis et les filles
La prefectura, toute une histoire...
Mathilde et Nina devant le coucher de soleil