Position : Isbjoernhamna 77°00 N- 15°33 E
Samedi 27 Juillet, nous hissons les voiles pour le Hornsund sous un soleil éclatant et un vent de Sud-Ouest force 5 , nous permettant tout de même de tirer des bons bords et d'admirer la côté Est du Spitzberg jusqu'au dimanche matin. Puis le vent faiblit tandis qu'apparaît un épais brouillard nous empêchant de distinguer le Soerkapp mais pas les nombreuses baleines qui viennent taquiner Libertaire! Après 220 milles à la voile, les growlers du Horsund apparaissent et nous mouillons sur la côte Sud du fjord à Gaashamna au petit matin.
Quelques heures de sommeil plus tard, nous partons découvrir les multiples ossements de baleines qui gisent dans la baie ainsi que les vestiges de cette ancienne station baleinière. Puis nous nous aventurons sur le glacier de Gaasbreen, rejoints par le soleil. Sur le chemin du retour, de nombreux ruisseaux nous empêchent de regagner l'annexe et nous devons finir par les traverser pieds et jambes nus, l'eau glacée jusqu'aux cuisses!
Mardi matin, nous sommes réveillés par un fort clapot, nous obligeant à nous abriter quelques centaines de mètres plus loin. En effet, le vent d'Est s'est levé et comme il est bien décrit dans les Instructions Nautiques norvégiennes, la configuration du fjord accentue considérablement sa force. Après quelques heures à surveiller les rafales et les growlers, nous constatons que malgré ses 60 kilos d'ancre, Libertaire dérape.
Nous nous hâtons pour appareiller. La trinquette seule suffit pour gagner la côte Nord du fjord et le mouillage de Kamavika, mieux protégé. Le paysage est par ailleurs magnifique, le soleil sublime les nombreux glaciers et les vagues déferlent sur les icebergs.
Le lendemain, nous partons randonner vers le glacier Hansbreen qui a vêlé toute la nuit. En fin d'après midi, nous tirons quelques bords en slalomant entre les growlers pour gagner un mouillage dans le fond du Horsund. Alors que nous arrivons a proximité de la baie, le moteur se met à tousser... Nous mouillons donc précipitamment à Treskelbukta. Après réflexion, Damien trouve la panne : c'est le turbo du moteur qui rend l'âme.
Jeudi, après une journée pluvieuse, nous décidons de tenter notre chance à la station scientifique polonaise située à l'entrée du fjord et partons pour Ibjoernhamna où nous arrivons pour le dîner.
Le lendemain, nous gagnons donc la station à la recherche d'un mécanicien... L'accueil est on ne peut plus chaleureux et après une visite de la base et un délicieux déjeuner polonais, deux sympathiques mécaniciens viennent à bord pour l'état des lieux. Le turbo est effectivement HS et en démontant la pièce on comprend pourquoi : le coude de sortie de l'échangeur est complètement "pourri" de l’intérieur ( électrolyse, rouille, ... ) et l'eau de mer passant par le trou atteignait le turbo et faisait bien des dégâts.
Vendredi soir nous sommes invités à partager la soirée barbecue, quel plaisir de déguster de délicieuses grillades! C'est la fête, la vodka coule a flot!
Samedi, tandis que les mécaniciens consacrent leur temps libre à réparer la pièce, nous partons pour une dernière marche sur le Spitzberg avant de regagner le bord pour préparer la grande traversée vers Jan Mayen qui nous attend.
Ce matin, les efforts des nos experts polonais ont été fructueux, le moteur tourne rond à nouveau et nous venons de prendre le large au portant par un vent d'Est idéal.
Néanmoins, ces réparations ne nous permettent pas d'utiliser le moteur à pleine puissance pendant de longues durées et par conséquent l'escale du Groenland nécessitant une navigation au moteur seul pour franchir le pack ice n'est pas raisonnable et nous mettrons le cap sur l'Islande après Jan Mayen pour des réparations définitives. Ça nous donnera une raison de revenir dans les parages...
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